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Réflexion

H. Persson : les photographies militantes de Elisabeth Ohlson dans l’Eglise luthérienne suédoise.

Elisabeth Ohlson Wallin photographe Suédoise.

Elisabteh Ohlson
photographe militante

Harald Persson a montré des photographies militantes de l’artiste Elisabeth Ohlson, exposées dans des Eglises luthériennes. Il explique que ces photographies ont créé un scandale chez une partie de la population (beaucoup traitaient de la question de l’homosexualité), mais elles ont aussi suscité à un large débat autour de cette question. Elles ont finalement contribué à ce que l’Eglise luthérienne suédoise adopte une attitude ouverte vis-à-vis de l’homosexualité. D’autres questions sociales - le sida, la dénonciation de l’extême droite, le harcèlement des enfants (étrangers) dans les écoles ont fait l’objet de créations artistiques et donné lieu à une conscientisation sur des problèmes de société trop souvent ignorés.

http://www.ohlson.se/ http://www.svenskakyrkan-falun.se/inneh%C3%A5ll3.pdf -

 Qu’est-ce qu’une œuvre d’art ? -
Quels sont les rapports qui existent entre une œuvre d’art et le réel ? Une pensée sur l’art qui peut nous aider à interpréter les images de Elisabeth Ohlson Wallin est : « l’art rend présent » !

Il est courant d’entendre dire que les œuvres d’art expriment quelque chose ou bien représentent quelque chose. Telle toile, photo ou sculpture représenterait telle scène quotidienne ou mythologique, tel morceau de musique exprimerait tel ou tel sentiment...

 "Qu’est-ce que cela représente ?" "Qu’est-ce que ça veut dire ?"
Les œuvres d’art représentent ou expriment quelque chose, c’est soutenir qu’elles nous parlent, qu’elles disent quelque chose, qu’elles ont un sens. (Comme les textes dans la bible) C’est cela qui expliquerait qu’elles nous fassent parler ou parfois penser qu’on ne les comprend pas : elles nous feraient parler de ce qu’elles représentent et expriment ou pour nous faire dire qu’on ne comprend pas ce qu’elles représentent, ce qu’elles veulent dire. Tout cela indique que nous avons à l’égard des œuvres d’art une attente de signification, d’expression, de sens qui doit être expliquée et analysée. Et dans le même temps, les œuvres d’art dépassent nos interprétations, elles sont toujours plus grande que nos interprétations.
Les œuvres d’art expriment ou représentent quelque chose, c’est à dire qu’elles ne sont pas des objets comme les autres et pas seulement en cela qu’elles seraient belles ou plaisantes. Si on soutient que les œuvres d’art renvoient à autre chose qu’elles-mêmes.
Représenter en art, c’est rendre présent quelque chose qui ne l’est pas, quelque chose d’absent pour nous, avec un "à la place de", avec un substitut, un représentant, un signe donc. C’est rendre présent sous une forme sensible, puisque les œuvres d’art sont des objets sensibles. (Couleur, forme, son, odeur).
Qu’est-ce que, par conséquent, les œuvres d’art peuvent représenter et exprimer ?
Si exprimer, c’est rendre sous une forme sensible, alors on peut exprimer les éléments de notre subjectivité : des idées et ce qu’on appelle parfois le monde intérieur, celui des passions, des sentiments et des émotions, une vision, une idée, une réalité intérieure ou extérieure.
Luther explique par rapport de la beauté : « La Beauté de Dieu est cachée dans le Christ sous la laideur du crucifié. Ses persécuteurs, qui se fiaient aux apparences humaines, n’avaient pas les yeux de la foi pour percevoir sa beauté divine, voilée, dans la condition de serviteur......"
Mais l’art peut aussi exprimer les réalités qui nous entourent dans notre vie quotidienne mais que nous ne remarquons pas...que nous ne voyons pas...Voir Jésus qui a rendu visible les gens qui étaient exclus par la société...les enfants, les malades, tous ceux qui étaient jugés et condamnés par la société....

La photographe suédoise Elisabeth Ohlson Wallin est à l’origine de l’exposition très controversée « Ecce Homo » présentée en Suède en 1998. « Ecce Homo » montrait Jésus dans différentes situations, notamment une parodie de La Cène de Léonard de Vinci, où des travestis tenaient lieu de disciples.

Je veux ici montrer trois expositions de cette artiste, à travers des thèmes qui leurs sont communs :

Thèmes :

Eclusions, harcèlement, normalité. C’est un art qui évoque des questions, qui interroge. Qui interpréte des histoires bibliques et de la tradition chrétienne à travers des expériences humaine comme la sexualité, la maladie, le sida, le harcèlement dans les écoles. Cet un art de Ohlson a créé des débats internes dans l’Eglise luthérienne suédoise, car il était exposé dans des Eglises. Il s’agit d’un art social, qui cherche des rencontres, des échanges, dans les projets et avec les spectateurs.

J’ai demandé à Elisabeth Ohlson Wallin si je pouvais montre ces photos ? Et elle m’a répondu : « avec honneur.. »

 Ecce Homo 1998 :

Ecce Homo d’Elizabeth Ohlson Wallin est une série de photographies imaginant la vie de Jésus au milieu de personnes marginales. Son exposition eut lieu dans la Cathédrale luthérienne d’Uppsala, avec le soutien de l’évêque (luthérien), et a conduit l’Eglise romaine à couper tout lien avec l’Eglise Luthérienne Suédoise (auparavant les deux évêques de Suède s’étaient assis au côté de Jean-Paul II pour dire la messe).

L’Eglise luthérienne suedoise : Info.....

L’Église (luthérienne) suédoise (en suéd. Svenska kyrkan) est une Église évangélique luthérienne d’épiscopat historique. Elle a été séparée de l’Église romaine par la Réforme, prônée en Suède par un Riksdag tenu à Västerås en 1527. En 2000, l’Église de Suède a définitivement coupé ses liens avec l’Etat suédois. Une très vaste majorité des suédois reste cependant membre de l’Église suédoise. Elle compte environ 6.9 millions de membres, et est considérée comme la plus grande église luthérienne du monde. En 2006, environ 75,6 % des suédois se disaient luthétiens.

 Ecce Homo

Matthieu 23:13
« Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! Parce que vous fermez aux hommes le royaume des cieux ; vous n’y entrez pas vous-mêmes, et vous n’y laissez pas entrer ceux qui veulent entrer. »

Matthieu 26:26-28« Pendant qu’ils mangeaient, Jésus prit du pain ; et, après avoir rendu grâces, il le rompit, et le donna aux disciples, en disant : Prenez, mangez, ceci est mon corps. Il prit ensuite une coupe ; et, après avoir rendu grâces, il la leur donna, en disant : Buvez-en tous ; car ceci est mon sang, le sang de l’alliance, qui est répandu pour plusieurs, pour la rémission des péchés. »

Matthieu 27:45-46
« Depuis la sixième heure jusqu’à la neuvième, il y eut des ténèbres sur toute la terre. Et vers
la neuvième heure, Jésus s’écria d’une voix forte : Éli, Éli, lama sabachthani ? c’est-à-dire : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?

Jean 19:26
« Femme, voilà ton fils. »

L’automne 2004, le Comité théologique a organisé une importante session sur le thème de l’amour, du concubinage et du mariage. Conclusions et recommandations :
 Il est exclu de condamner les homosexuels en tant que tels ou de culpabiliser l’homosexualité.
 L’église doit lutter activement contre les discriminations fondées sur l’orientation sexuelle.
 L’Eglise de Suède ne doit pas prononcer de sanctions ni organiser d’activités dans le but de « guérir » les homosexuels.
 L’homosexualité ou le partenariat civil ne peuvent pas être invoqués comme motifs pour refuser une ordination d’un pasteur luthérien.

Il s’agit d’une première mondiale. L’Église luthérienne- suédoise vient d’annoncer qu’elle était prête à marier les couples homosexuelles, au même titre que les couples hétéros. Depuis 2005, elle acceptait déjà de ’’bénir’’ les couples de même sexe, à condition qu’ils aient préalablement enregistré leur partenariat devant une autorité civile. La Suède s’interrogeait alors sur l’opportunité d’une légalisation du mariage homosexuel. En 2005, le gouvernement a chargé une commission d’enquête d’étudier la question. Elle devrait s’exprimer en faveur de la création d’un mariage « sexuellement neutre ». Or en Suède, le mariage n’est pas un acte civil comme en France, mais il peut aussi bien être prononcé par un juge que par un prêtre. Une modification de la législation ne pourrait donc intervenir que si les Églises du Royaume acceptaient d’abord d’unir des couples de même sexe. Après une longue période de réflexion, l’Église luthérienne a finalement accepté - même si elle préfère le terme de « partenariat » à celui de « mariage », réservé aux couples hétérosexuels. Une décision qui devrait provoquer de vives réactions : les autres communautés religieuses du Royaume avaient menacé, il y a deux ans, de rompre les ponts avec l’Église luthérienne, si elle mariait les homosexuelle.)

Samedi 5 novembre, 480 prêtres suédois de l’Eglise luthérienne-évangélique avaient signé la pétition contre la bénédiction religieuse des partenariats homosexuels. Deux jours plus tard, ils sont 624. Un chiffre qui ne cesse de croître depuis que le pasteur Yngve Kalin, qui officie dans la paroisse de Hyssna, à l’est de Göteborg, a mis le texte en ligne, sur son site internet, le 1er novembre. Proche du mouvement conservateur des prêtres s’opposant à l’ordination des femmes, Yngve Kalin estime que la décision de bénir l’union des couples homosexuels, adoptée par l’assemblée générale de l’Église de Suède, fin octobre (lire Quotidien du 31 octobre), « s’oppose à l’ordre de la vie commune et du mariage que Dieu, par ses paroles, nous a révélé, et qui se définit par la relation entre un homme et une femme ». Les pasteurs ayant signé la pétition s’engagent de refuser de bénir les couples du même sexe qui se présenteraient à eux. L’un des porte-drapeaux de la communauté homosexuelle au sein de l’Église de Suède, le pasteur Lars Gårdfeldt, juge, non sans une pointe d’ironie, l’initiative « excellente ». Il encourage même l’Église à publier la liste des prêtres ayant signé la pétition, sous le titre : « À tous les homosexuels et leurs familles - éviter les prêtres suivants si vous souhaitez éviter un traitement injurieux ». Sören Andersson, le président de l’Association suédoise de défense des droits des homosexuels (RFSL), remarque, pour sa part, que si un peu plus de 10% des prêtres ont signé la pétition, plus de 85% d’entre eux ont refusé.

South Africa Via Dolorosa 2004

En 2004, à l’occasion d’une exposition sur les victimes du sida en Afrique du sud, E. Ohlson n’hésite pas à pointer du doigt le pape, qu’elle juge partiellement responsable de l’épidémie.

Elisabeth Ohlson Wallin a lu dans une journal le témoignage d’un jeune garçon d’Afrique du Sud, Nkosi. Dans une conference à Durban, il a fait un témoignage en expliquant comment le sida a frappé son pays. Pendant qu’il parlait, le president d’Afrique du Sud a quitté la conference. Nkosi est mort du sida en 2001.

L’exposition, intitulée South Africa Via Dolorosa retrace en quinze clichés le chemin de Croix des malades du sida en Afrique du Sud. Elisabeth Ohlson Wallin dénonce la passivité des grandes puissances à l’égard de la propagation du VIH dans les pays du tiers-monde - jusqu’à la résurrection : la naissance d’un enfant séronégatif dont les deux parents sont contaminés.

« Spécialisée dans la photo de publicité, l’artiste utilise la couleur et une lumière très puissante qui présente les malades du sida sous un nouveau jour. Afin de réaliser cette exposition, Elisabeth Ohlson Wallin a passé quinze jours en Afrique du Sud, avec le prêtre/pasteur Lars Gårdfeldt, qui à réalisé les textes accompagnant les photographies, rapprochant le chemin de Croix des victimes du sida à celui de Jésus. L’inauguration a lieu en présence de Mona Sahlin, la ministre de la Démocratie et de l’Intégration. »

Les photos de E. Ohlson ont été exposées dans les Eglises pendant le temps de Pâques. L’Eglise a invité des experts, organisé des seminaire et des conference.
Les évêques (luthériens) en Suède ont publié un document officiel en 2007 qui parle de Sida. Qui veut informer, qui veut parler de ce problème dans l’agenda des puissants. A la fin nous trouvions des recommandations pour les gourvernements et les Eglises sur le plan mondial. Par exemple, soutenir l’utilisation de preservatif.

 In hate we trust 2006

Dans “Norrköpings stadsmuseum” on a recommandé de laisser les enfants moins de 6 ans visiter l’expo et les enfants de moins de 12 ans ont été incités à visiter l’expo avec des adultes.

L’image ”Internet Date” : un homosexuel est menacée et blessée dans un jardin. Un bouquet des fleurs se trouve par terre. ”Le jeune garcon de Malmö a eu eu une rendez vous avec une autre garcon. Une rencontre faite par internet. Il arrive à Staffanstorp, il n’y avait personne au rendez-vous, mais il fut brutalisé, violé, écrit Lars Gårdfeldt dans le texte qui accompagne l’image.
Meutrier, ne commence pas par frapper, mais par parler. L’image s’intitule ”Förakt”.(Mepris).

Une famille homosexuelle, deux femmes avec deux garcons dans leurs bras, dans une canape. Sur la télé, on voit un interview de Göran Hägglund, chef des "chrétiens démocrates, (parti politique conservateu chrétien). Il dit « Les enfant doivent grandir avec une mère et un père, pas avec deux personnes du même sexe".

Limage ”Våldtäkt”(Viol/ Rape) est très dure. Deux hommes avec des marque nazis sont en train de violer une femme pendant que plusieurs prêtres catholiques regardent. Le 18 aout 2006 une femme lesbienne etait violée, en dehors d’un club gay. Les coupable était un sympathisant de l’extrême droite. Un representant de l’Eglise catholique a accusé la la victime, dénonce Lars Gårdfeldt, dans Evangelium 2007.

Les deux expositions de photos de E. Ohlson ont été montrés ensemble sous la thématique : Qui est normal ? Les responsables de ces expositions disent que l’expo a eu un grande interet. Et beaucoup de monde qui normalement ne fréquentent pas le centre culturel de Hässleholm sont allés voir l’expo, et il y eut de nombreuses rencontres et conversations à son propos.

 Harcèlement / Larisse 2007
Le diocese de Västerås stift a organisé une exposition avec Elisabeth Ohlson Wallin sur la thematique du harcèlement des enfants différents dans les écoles. L’expo était faite avec une ecole avec les jeunes de 13 ans de Västerås. L’Eglise avait comme but d’attirer l’attention sur le harcelement dans les écoles. La souffrance pour les gens qui sont les victimes comme les coupables. L’Eglise veut evoquer cette réalité qui fait que de nombreux jeunes ont peur d’aller à l’ecole. Ils ont invités les catéchumènes et leurs parents à cette exposition.

Harald PERSSON