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Présentation de l’exposition "Sacrées idoles" (Strasbourg, mai 2022) et des 11 artistes exposants=

Cette exposition collective a lieu du 6 au 29 mai 2022 dans deux lieux historiques à Strasbourg : le Temple Neuf, et la médiathèque protestante

Inauguration de l’exposition au Temple Neuf
Inauguration de l’exposition à la Médiathèque protestante

Présentation des 6 artistes exposant au Temple Neuf

 Christiana OLIBRI (Brésil)

Cristiana Olibri, 25 ans, étudiante en arts visuels de l’Université fédérale de Goiás, est née à Jataí-Go et vit actuellement à Goiânia-Go, au Brésil. Diplômée en arts visuels de l’Institut technologique de l’État de Goiás à Basileu et stagiaire au Centre des arts visuels du Centre culturel UFG, l’artiste se situe à l’intersection de la spiritualité et de l’art contemporain. Les œuvres de Cristiana Olibri explorent les questions relatives à la culture et à l’art de la communauté chrétienne protestante, en analysant les liens possibles entre créativité et spiritualité. Sa source d’inspiration est le "Divin" - extase spirituelle. Ses œuvres sont construites à travers la performance vidéo, la photographie et l’installation.
« L’œuvre έχει τελειώσει ("Tout est accompli") a été inspirée par un passage biblique de l’évangile selon Matthieu (chapitre 27, verset 51) : « Voici, le voile du sanctuaire a été déchiré en deux parties… » Avant que le voile ne soit déchiré, Jésus en croix dit : « Tout est accompli ! »). Peu après, il remet son esprit à Dieu et meurt.

Une fois par an seulement, lors de la fête de la pâque juive, le souverain sacrificateur (Le prêtre des prêtres) était autorisé à aller au-delà du voile dans le Temple de Jérusalem, et à entrer dans le « Saint des Saints ». Les écrits bibliques nous disent que le Christ est entré une fois pour toutes dans la présence de Dieu en notre nom (Hébreux 6 : 19,20).
Cristiana Olibri, έχει τελειώσει (Tout est accompli)
Performance vidéo, durée : 1’54
C’est ce contexte biblique qui m’a inspirée pour réaliser cette performance vidéo ; il s’agit d’une action avec mon corps. Avec mes mains, je tire sur le tissu jusqu’à ce qu’il se déchire en deux. Au travers de cette action, je laisse derrière moi ce qui m’empêchait autrefois de venir à Dieu. Je déchire de ma vie ce qui m’emprisonne, que je considère comme des idoles, cédant une place qui n’est que la sienne. C’est pourquoi, dans ce travail, j’apporte le reflet du déchirement, de l’élimination des impuretés, des images idolâtres et de tout ce qui nous éloigne de Dieu. Une action performative à travers la vidéo qui révèle la matérialité entre le corps et le tissu (voile). »

Contact : cristianaolibri@gmail.com
cristianaolibri.wixsite.com/website
Instagram- cristiana_ol cristiana_oliibri

 Claude BRAUN
Plasticien et vidéaste, l’originalité de l’œuvre de Claude Braun, diplômé de l’École des Arts Décoratifs de Strasbourg (HEAR) en arts graphiques et cinéma, réside dans l’utilisation de techniques mixtes alliant peinture, dessin, installation et vidéo.
En 1977, il s’installe dans le hameau de Kohlhuette (67290) établissant son atelier au cœur de la nature. Investi dans le domaine pédagogique, il mène des projets dans le milieu scolaire et associatif parallèlement à son travail de création, réalisant des créations collectives en rapport avec une réflexion sur l’impact écologique de l’homme, son environnement et la violence.
L’œuvre de Claude Braun est protéiforme et engagée. Sensible à l’aspect écologique, Claude Braun interprète et interroge la société consumériste, s’imposant des contraintes dans la création, pour plus de cohérence éthique, l’objectif étant d’utiliser des matériaux collectés dans un rayon de 100 à 150 mètres autour de chez lui, ainsi que de recycler des éléments stockés dans son atelier. Claude Braun interroge l’humanité dans son fonctionnement, sa recherche de sens, sa quête spirituelle… Elle invite à une réflexion théologique et au dialogue interreligieux.

- Daniel DEPOUTAUX

Daniel Depoutot est né en 1960 à Constantine en Algérie. Il étudie les Arts Plastiques à l’Université de Strasbourg, où il vit et travaille. Son œuvre est multiple et revêt plusieurs formes. Il crée des sculptures très graphiques en détournant d’anciens matériaux pour donner vie à de grands assemblages complexes, souvent loufoques et aux sonorités métalliques. Son atelier, situé au Port du Rhin, à côté de l’ancienne COOP, fourmille d’automates de toutes tailles, tels que la machine à “botter le cul” ou encore l’accordéon mécanique.

L’artiste présente 3 œuvres :
« Une « Vierge Ouvrante » créée dans les années 1990, remaniée en 2021, constituée en bois de diverses essences et en métal de récupération. Cette sculpture d’une facture primitiviste de bon aloi se manipule pour laisser apparaitre un visage grimaçant, réminiscence des figures plus ou moins grotesques qui apparaissent çà et là dans la statuaire romane et gothique (modillons, gargouilles), ou ornant certains écoinçons et chapiteaux.

La 2ème sculpture (plâtre, 2020 environ) représente un profil de harpie ou de persécuteur du Christ inspiré de ceux que l’on peut voir dans des scènes de passion médiévale ou dans certaines caricatures de la Neue Sachlichkeit. Elle est réalisée en moulant différentes matières et textures imprimées dans de la terre.

L’autre masque, en béton hydrofuge, est une figure "rocaille" d’on ne sait quelle divinité païenne si l’on peut se permettre cet oxymore. Destiné à orner une fontaine ou votre baignoire, sa bouche est munie d’un tuyau permettant un jet d’eau. ». Ces 3 sculptures peuvent se voir comme des "sublimations", des EX-pressions cathartiques surgies d’un inconscient auxquelles l’artiste donne forme.

Contact : daniel.depoutot@orange.fr

- Guillaume ROCHAIS

Né en 1970, Guillaume Rochais est artiste-programmeur et doctorant à la Faculté des Arts de l’Université de Strasbourg. Il vit et travaille à Strasbourg. Sa pratique artistique se fonde sur la programmation informatique dans une démarche exploratoire qui allie recherche formelle et conceptuelle. Elle est centrée sur la production algorithmique de formes visuelles fixes ou animées à partir d’opérateurs logico-mathématiques et exploite en particulier le hasard, l’erreur et le combinatoire.

En tant que doctorant, il est membre de l’EA 3420 : Approches Contemporaines de la Création et de la Réflexion Artistiques (ACCRA), et rattaché à l’École Doctorale des Humanités à l’Université de Strasbourg. Sa recherche, Art numérique et programmation informatique : pratiques et enjeux, vise à comprendre et à problématiser la singularité de la programmation informatique comme moyen de penser et de créer l’art. Elle est dirigée par M. Michel Demange.
Intitulé Loaded dices, le travail présenté ici s’intéresse à la notion d’idole sous l’angle de l’argent et du jeu de hasard.

Si les jeux de hasard existent depuis l’aube de l’humanité, ils ont toujours fait l’objet de vives controverses et ont fréquemment été frappés d’interdit aussi bien par les autorités temporelles que spirituelles.
Guillaume Rochais, Loaded dices
2021, 58x102x1,6 cm (HxLxP)
2304 dés à jouer blancs aux points noir, disposés en 64 colonnes et 36 lignes.
Menace pour l’ordre public, incitation à la cupidité, à la tromperie ou à la paresse, enrichissement illicite au préjudice de l’autre ou de la société… les méfaits du jeu ont fait couler beaucoup d’encre.
Les jeux d’argent sont pourtant omniprésents aujourd’hui, promettant contre des sommes modestes des gains faramineux, et qui ne cessent d’augmenter. Les dés sont bien sûr pipés : ces jeux forment une industrie florissante qui enrichit en premier lieu, et sans risque aucun, ses organisateurs privés ou publics. Leur succès est le reflet d’un monde où la valeur se mesure à l’aune du compte en banque, et dans lequel seul le hasard permettrait d’échapper à sa condition sociale. Si l’argent est le dieu d’aujourd’hui, les jeux à gratter, grilles à remplir ou sites de paris en sont à coup sûr les nouvelles idoles.
Par le jeu des contrastes entre les faces portant les valeurs 1 et 6, le tableau reconstitue une image : le symbole du dollar américain — $, symbole universel de l’argent — répété trois fois à la manière de la combinaison du jackpot d’une machine à sous. Cette image est visible « en négatif » sur la face arrière, les 6 et le 1 étant inversés.

Contact : guillaume.rochais@gmail.com
Sylvie Tschiember

- Claude KLIMSZA

Claude Klimsza, artiste roubaisien, a été chirurgien-dentiste. Il a commencé la peinture à 15 ans et se consacre à la sculpture depuis 20 ans. Avec son épouse, il a fondé à Roubaix la librairie œcuménique « le Cep » qu’ils ont animée durant 22 ans. Depuis 2003, il se consacre avec passion à la sculpture contemporaine engagée.

De nombreuses expositions émaillent son parcours artistique. Encouragé par les très bonnes réactions du public, il a déjà exposé dans les cathédrales d’Amiens, Bruxelles, Bruges, Chartres, Liège, Lille, Rouen, Tournai, Reims… Artiste contemporain, il utilise toutes sortes de matériaux : bronze, bois, pierre, marbre, acier, cire, miroir, etc. Il sculpte l’Évangile avec tous ces matériaux, dans une vision pleine d’humour et d’humanité. Refuser d’enterrer le christianisme ou l’Évangile dans le passé, tel est l’un des objectifs de son travail.
L’Arte Povera l’attire beaucoup. Il fait également de l’« Art Soustrait » : il aime ajouter le vide comme dimension supplémentaire. En effet, dans ses sculptures le vide est absence de matière mais aussi présence de sens. Le vide de soi, l’effacement… Hommage aux bénévoles qui se vident d’eux-mêmes pour s’occuper des autres. Le vide permet le mouvement, le passage de la lumière, ou des cris… Le vide dans le vase en permet l’usage. Le vide quand il est désencombrement, est annonciateur de plénitude !
Avec pour thématique principale l’idolâtrie de l’argent, cette œuvre appelée Le Miroir est étroitement liée à la phrase : « Là où il y a de l’argent, on ne voit que soi. », elle-même tirée de la citation du théologien et historien d’art Jean-Paul Deremble :
« Là où il y a de l’argent derrière la vitre, on ne voit que soi. Au contraire dans la pauvreté, la transparence donne de se voir différents, dans le face à face vivifiant de l’un pour l’autre. »
Contact : claude.klimsza@gmail.com ;
https://claudeklimsza.fr/

 Sylvie TSCHIEMBER

L’Évangile, avant d’être un livre ou une manière de qualifier la Bible, est un mot grec, « evangelion », qui veut dire tout simplement « bonne nouvelle ». Il résume à lui seul la manière dont les croyants comprennent (ou devraient comprendre) le message divin, la présence de Dieu dans leurs vies et dans le monde : c’est une « bonne nouvelle », qui vient nous surprendre, nous atteindre au plus profond de nous. Surtout, elle oppose sa force d’effectuation positive à toutes les négativités de ce monde, à toutes les « mauvaises nouvelles », celles qui nous subissons comme celles que nous transmettons (souvent à notre insu). Mais cette bonne nouvelle venant de Dieu, comment la transmettre ? Les mots sont souvent bien en deçà d’une réalité qui nous échappe ; ils ne peuvent que difficilement en rendre compte.

C’est pourquoi, Sylvie Tschiember a choisi le langage de l’art pour parler de (ou plutôt montrer) cette bonne nouvelle de Dieu, qu’elle a reçue et dont elle veut témoigner. Pour cela, elle varie les thèmes de ses créations artistiques, qui s’inspirent en général de textes, de paroles ou de métaphores bibliques, lesquelles sont infinies. Mais, en bonne plasticienne, elle varie aussi les techniques artistiques : peintures, collages, grattages, perçages, installations, gravures, ... Enfin, elle utilise de multiples matériaux : bois, verre, papier, plexiglas, fer, … Son imagination et sa force créatrice rejoignent en cela la force interpellatrice des paroles de la Bible, qui sont certes celles de Jésus, mais aussi de beaucoup d’autres : apôtres et disciples, prophètes (le prophétisme biblique constitue un des corpus les plus importants de la Bible), simples croyants et personnes en proie au doute ; des hommes, mais aussi de nombreuses femmes.

Les créations de Sylvie Tschiember se situent dans la ligne de cette « nuée de témoins » : c’est une voix qui parle, murmure, crie, chante, loue la force de cette Parole qui n’est « bonne nouvelle » que parce qu’elle vient d’ailleurs, du plus profond de nous comme du plus lointain, de là d’où nous venons comme de là où nous allons. Parole que certains, comme Sylvie Tschiember, nomment Dieu, en donnant à voir et à imaginer la forme que pourrait prendre cette bonne nouvelle de Dieu, inscrite à la fois au cœur de notre monde et dans le monde de notre cœur.

« Leurs idoles sont de l’argent et de l’or,
Elles sont l’ouvrage de la main des hommes. » La Bible, Psaume 115, 4
Définition de l’idole : personne ou chose intensément admirée et faisant l’objet d’une sorte de vénération.
L’idolâtrie moderne pourrait être mise en rapport avec une disparition relative des pratiques religieuses et du sentiment religieux institutionnel.
Sylvie Tschiember, C’est toi mon Idole
2019
Vidéo de 3 minutes
Proposition - Vidéo de téléphones portables explosés sur mur blanc.
Images ALAIN GALLANT – Montage HUGO RULLIAT
Collage
Format : 38cm x 46 cm
Technique : Téléphones portables éclatés sur versets bibliques du psaume 115.
Installation de téléphones déposés sur le sol dans de la poudre de marbre sous l’incrustation.
Geste de destruction en références aux colères d’Arman (1961).

Disque 33 tours sous plexiglas
Format : 37cm x 49 cm
La musique est remplacée par l’écriture du psaume 115 sur un disque 33 tours

Contact : sylvie.tschiember29@orange.fr

Présentation des 5 artistes exposant à la Médiathèque protestante

- Françoise BISSARA-FREREAU

- Sandy FIOL

- Anne MULLER-LASSEZ

- Valentine ALEVTINA

- Francis MEYER (collectionneur d’art Premier)

Pour aller plus loin :

Citation de Paul Ricoeur (De l’interprétation. Essai sur Freud, 1966) :
« Nous sommes aujourd’hui ces hommes qui n’avons pas fini de faire mourir les idoles, et qui commencent à peine d’entendre les symboles ».

Ouvrages :
  Jean-Luc Marion, L’idole et la distance, 1977.
  Ralph Dekoninck (éd.), L’idole dans l’imaginaire occidental, 2005.
  Catalogue d’exposition : Histoire de l’art et anthropologie, IHNA-Musée du quai Branly, 2006.